Nous sommes habitués à observer de nombreuses bavures policières, elles-mêmes exacerbées par les tensions liées aux contestations de la loi travail : une « interpellation » aurait virée au drame le jeudi 2 février dans la ville d’Aulnay-sous-Bois. L’intervention des forces de police ferait suite au contrôle « d’identité » d’un groupe de personne. Sans vouloir présupposer qu’il s’agisse – encore – d’un contrôle d’identité au faciès, celui-ci s’est littéralement transformé en pugilat.
Un jeune homme de 22 ans, mis à l’écart pour s’être « insubordonné », est alors passé à tabac par les quatre policiers de la brigade spécialisée de terrain (B.S.T) pour ensuite être conduit au commissariat d’Aulnay-sous-Bois :
Une fois sur place, le jeune homme se plaint de douleurs. Celles-ci ne sont pas dues aux différentes contusions, habituellement retrouvées après un séjour au commissariat, mais bien de « de lésions importantes correspondantes à l’introduction d’un objet dans l’anus ».
« Des matraqueurs assermentés. Qui fignolèrent leur besogne », Hexagone, Renaud
Quelles conséquences de cette interpellation ?
Transporté à l’hôpital, le jeune homme est ausculté par un médecin qui décèle : « [une] plaie longitudinale du canal anal » et « [une] section du muscle sphinctérien ». Une opération chirurgicale est réalisée, la victime « gagne » 60 jours d’incapacité totale de travail (I.T.T).
La présence de nombreuses vidéos montrent un policier portant « un coup de matraque horizontale au niveau des fesses du jeune homme ». Une enquête est alors ouverte le jour même pour « viol en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ». Ce chef d’accusions, probablement trop « calomnieux » pour les forces de police, a été requalifié par le parquet de Bobigny de « violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique suivies d’ITT de plus de 8 jours ». Les quatre policiers doivent être présentés à juges d’instruction pour répondre de leurs actes.
Comment empêcher les dérives policières ?
La violence policière est multiple et grandissante ; les nombreux exemples de passage à tabac, d’usage irraisonné de la force et autres amputations volontaires de manifestants poussent à nous interroger sur les éventuels moyens pour contenir des policiers – trop souvent – zélés. Comment permettre que l’intervention des forces de l’ordre se fasse dans le plus strict respect de l’être humain ?
Une méthode, relativement simple, consisterait à équiper tout policier en intervention d’une « caméra-piéton ». Ce dispositif, déjà en service, ne propose néanmoins pas suffisamment de caméra pour fournir toutes les patrouilles de police. Seules 1900 caméras sont aujourd’hui opérationnelles. Il faut toutefois s’assurer que ce dispositif ne s’inscrive pas dans une répression de la population comme cela est le cas aujourd’hui pour les manifestations.
La violence policière est devenue spectaculaire ET visible grâce à la généralisation des outils numériques tels que les portables et caméras numériques. Donnons une visibilité aux « bavures » policière en demandant que la police ait l’obligation de filmer toutes leurs interventions !