À l’heure d’une généralisation de la présence des armes à feux dans l’espace public, les syndicats de policiers municipaux ont été reçus au ministère de l’intérieur le lundi 08 août 2016. Face à la montée de la menace terroriste, ils réclament l’amplification du droit de port d’armes pour leurs agents. Le cadre légal encadrant cette milice de l’ancien régime, appelée par ses partisans : « police de proximité » permet déjà l’armement de ces messieurs – et mesdames – à la demande du maire de commune ou d’un préfet. À en croire les chiffres, il y aurait 20.448 policiers municipaux en France en 2014 dont 45% autorisés à porter une armes à feu.
La crainte d’une dérive autoritaire
Comme évoqué ci-dessus, on constate qu’un grand nombre d’entre eux sont déjà autorisés à avoir une arme à feu pendant leurs service. Il est donc légitime de s’interroger sur les éventuelles conséquences d’une généralisation du port d’armes pour ce corps ancestral de miliciens. La police municipale, fourre-tout des rebuts de la police nationale à telle le sang-froid nécessaire pour éviter les bavures ? Peut-on imaginer qu’au cours d’une interpellation pour excès de vitesse, un milicien sorte son arme plutôt que son carnet d’amende ? Quant à la jeunesse qui, par une volonté d’émancipation escalade de nuit les grilles d’un parc pour refaire le monde en se saoulant, doit-elle craindre de se faire braquer par un agent dont la proximité de jeunes provoque une nervosité incontrôlable ?
Donnons un exemple concret de ces dérives policières. Le 27 septembre 2015, la ville de Beauvais organise un référendum pour statuer sur l’armement de sa police municipale. Loupé, les citoyens votent à 67% contre la généralisation du port d’armes. La riposte de nos miliciens zélés ne s’est pas fait attendre et la ville de Beauvais connu le lendemain – chose inhabituelle – une énorme vague de verbalisation nocturne contre les véhicules stationnés.
Pouvons-nous faire confiance à cette police municipale qui, comme à Beauvais refuse les décisions souveraines de ses citoyens en se vengeance avec bassesse contre la population qui ne les soutiens pas ? Où s’arrêtera la généralisation de l’armement des corps de sécurité ? R.A.T.P, S.N.C.F, police municipale, police nationale et militaires, tous sont armés et défilent quotidiennement dans notre environnement. Peut-être serons-nous un jour amenés à débattre sur l’autorisation du port d’armes à feu pour les vigiles et autres gardiens d’immeubles ?
Libéralisation du port d’arme aux policiers municipaux.Aurions-nous voté Trump sans le savoir?