Le faire part de mariage a été envoyé jeudi, Bayer a communiqué son souhait d’épouser la fringante société Monsanto. Nous savons qu’à la suite d’âpres négociations, les deux parties se sont mises d’accord sur le montant de la dot : « l’achat » de l’épouse Monsanto s’est ainsi évaluée à 59 milliards d’euro. Comme dirait l’autre, vive les – futurs – mariés.
Quand la consommation du mariage – arrangé, il va de soit – sera enfin effective, il est certain qu’il ne faudra pas attendre plus de 9 mois pour voir ce petit couple mettre au monde un mignon petit enfant. Fort de l’influence de ses parents, celui-ci aura de toute évidence ses entrées dans le grand monde. Le patrimoine de papa Bayer lui offrira une position confortable dans l’univers de la pharmacologie et des pesticides. Quant à maman Monsanto, la transmission de son patrimoine « culturel » n’aura rien à envier à papa Bayer, le petit pourra ainsi jouir d’une grande renommée dans la conception d’O.G.M et d’herbicides d’une grande efficacité.
Seulement voilà, le « petit » conglomérat Bayer-Monsanto n’est pas encore né ! Il est donc de bon ton de préparer son arrivée en préparant un jolie cadeau de naissance. Nous avons donc pensé qu’il serait intéressent de lui offrir un petit livre sur son histoire familiale, voici un petit extrait de nos recherches généalogique :
Bayer, le groupe Allemand qui était toujours du mauvais côté
Il nous aurait été facile de commencer par un petit descriptif historique du groupe Bayer cependant, nous préférons laisser l’exercice à la presse généraliste, plus coutumière du fait. Ainsi, comme disait l’autre : revenons à nos moutons. La grande épopée de papa Bayer débuta avec la fabrication d’un procédé de production de masse pour l’utilisation militaire du gaz moutarde. Malheureusement, malgré toute la technicité des chimistes de l’entreprise, nous savons de sources sûres que l’Allemagne ne remporta finalement pas la première guerre mondiale. Allons donc ! Produire et commercialiser des armes de destruction massive ; cela ne peut être qu’une erreur de jeunesse ?
Si seulement… Le groupement d’entreprise IG Farben – dont Bayer fessait parti – n’avait pas racheté 50% des parts de la : « Société allemande pour le combat contre la vermine » (Deutsche Gesellschaft für Schädlingsbekämpfung, abrégée en Degesch) en 1930. Oui, c’est bien cette même société qui commercialisait le Zyklon B, employé à des fins que nous connaissons trop bien pendant la seconde guerre mondiale. Je dois reconnaitre que passer de la production d’armes de destruction massive à la production de gaz d’extermination à quelque chose de comment dire ? Fidèle à sa ligne conductrice peut-être ? Poursuivons, nous ne nous étendrons pas sur le trafic d’êtres humains dont Bayer s’est rendu coupable pendant cette même époque. Retenez juste que la société au slogan : « For A Better Life » a acheté de nombreux déportés du camp d’Auschwitz pour servir de cobayes dans diverses expériences à but pseudo-scientifique.
Nous concluons cette anamnèse – fortement – controversé du groupe Bayer en vous invitant à aller vous renseigner sur les nombreux scandales sanitaire de l’entreprise.
La firme Monsanto, primée dans la catégorie : « destruction de l’humanité »
Rien de tel qu’un dicton populaire pour introduire Monsanto dans son rapport au groupe Bayer : « qui se ressemble s’assemble ». Producteur du fameux Agent Orange utilisé par l’armée américaine lors de la guerre du Viêt Nam (1961-1971), Monsanto n’a vraiment rien à envier à son futur conjoint Bayer. Le problème de l’Agent Orange, puissant herbicide – et humanicide –, réside dans les conséquences qu’il engendre pour le corps humain. Ainsi, son exposition provoque de nombreux troubles tel que : cécité, diabète, malformations congénitales et multiple cancers. Les dernières estimations font état de 2,1 à 4,8 millions de personnes touchées par l’épandage de l’Agent Orange.
N’apprenant jamais de ses « erreurs », la firme Monsanto a par la suite commercialisée en 1975 un nouvel herbicide. Tout aussi célèbre que son prédécesseur, le Roundup est tout aussi toxique pour l’homme qu’il est connu dans le monde. Cancérogène, irritant et écotoxique, cet herbicide s’est vendu en France en usant de publicité mensongère car étiqueté comme biodégradable et respectueux de l’environnement, dénomination qui – vous vous en doutez – est largement fausse. La firme Monsanto a finalement été condamnée en 2007 par la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon pour sa publicité mensongère.
Que pouvons-nous espérer du mariage – pour ne pas dire fusion – de Bayer-Monsanto ?
Comme nous avons pu le constater, ces deux entités industrielles sont chargées d’une histoire pleine de rebondissements. Certain ne verront dans cette transaction qu’une simple affaire financière cependant, tout porte à croire que le rachat de Monsanto par le groupe Bayer accentuera leur politique de conception de produit dangereux pour l’homme et la planète. Il est même envisageable de croire que la convergence des capacités de destruction de ces entreprises produira peut-être, de nouvelles toxines grand public encore plus virulentes que celles déjà utilisées jusqu’ici.