Aucun feu d’artifice n’a éclaté dans la nuit du 8 août 2016 pour célébrer le « jour du dépassement », qui est pourtant une sorte de record que seuls nous autres descendants du singe semblons être capables d’établir. Il faut dire aussi que comme cette appellation sonne un peu « jour du jugement », le gouvernement a sans doute renoncé à lui donner une aura de 14 juillet. Car en ce jour du dépassement, l’empreinte écologique de l’Homme a surclassé la petite Terre dans sa capacité à renouveler les ressources et absorber les déchets. Le lièvre a semé la pauvre tortue, et les émissions de gaz à effet de serre l’ont bien aidé. Justement, la Mairie de Paris organise une vaste croisade, interdisant aux véhicules antérieurs à 1997 de circuler dans la capitale. Ces oeuvres du Malin sont effectivement connues pour pourrir l’atmosphère (excepté si elles sont de collection — nous ne savons pas encore par quel miracle, mais l’enquête suit son cours). Les élus nourrissent quelques espoirs, notamment que des centaines de milliers de conducteurs
• balancent leur voiture encore opérationnelle pour filer illico cher Renault;
• effectuent à pattes l’heure aller-retour les séparant de leur gare (« marchez, feignasses » qu’ils disaient);
• circulent à vélo sur l’autoroute (non c’est une blague, ils sont taquins mais pas à ce point là).
Le problème semble selon la municipalité provenir des véhicules uniquement, et non du nombre de conducteurs de ces derniers. Il serait pourtant bien plus facile de cibler le problème à la source. Mais avant qu’une campagne type « Un seul enfant = moins de futurs polluants » ne pointe le bout de son nez, entassons-nous dans des transports en commun bondés.
Pour se débarrasser d’une épave impie cracheuse de CO2, jetez un oeil à: