D’ici janvier 2017, le paquet de cigarettes dit « neutre » sera généralisé à toute la France.
Pas de panique cependant, les photos artistiques qu’on pouvait admirer et collectionner resteront bien présentes sur le carton. Ces dernières étaient apparemment insuffisantes pour faire méditer le fumeur — peut-être n’étaient-elles pas assez variées — si bien qu’il a fallu ajouter à l’emballage la couleur Pantone 448 C (ou « fiente d’oie » pour les intimes), qui, selon plusieurs recherches, est un repousse-humain.
Le concept qui a été appliqué à la cigarette est tellement excellent que le fait qu’il n’ait pas été largement développé est aberrant. D’autant plus que se focaliser sur la clope relève de l’absurde. Les acheteurs sont déjà au courant que fumer transforme leurs poumons en quelque chose de moche et souffreteux, et que la cigarette est un produit venu directement de l’Enfer — à l’instar de la voiture que nous avions évoquée dans un article précédent. Ils ont simplement le goût du risque. Ils ne savent en revanche pas toujours d’où viennent tous les autres produits qu’ils achètent, ni les conséquences qui y sont liées.
En bref, le péquin a beau se renseigner, l’ampleur de la situation reste fortuitement planquée.
Le moment est donc venu d’agrémenter les emballages de fraîches photographies d’agriculteurs français tristes, d’ouvriers chinois éreintés, d’enfants syriens payés au noir, ou de panoramiques d’usines prêtes à s’écrouler sur leurs pensionnaires, selon le cas. Cela apportera non seulement un complément d’information non négligeable, mais également une nouvelle source de revenus pour les photographes, ainsi qu’un souffle nouveau tant attendu à l’art du packaging.