Mal-logement : le collectif Les Morts de la Rue a recensé pour l’année 2016 (janvier-novembre) le décès de 365 personnes dans les rues. Sans domicile fixe, ces personnes subissent directement les conséquences du mal-logement en France.
Comment se définit le mal-logement :
Le terme mal-logement désigne des conditions de vies indignes provoquées par différents facteurs : insalubrité, privation de confort, surpeuplement, précarité du logement… Il est aussi utilisé pour définir la situation des populations sans domicile fixe.
Que représente le mal-logement :
Selon le rapport 2016 sur l’état du mal-logement réalisé par la fondation Abbé Pierre : « 3,8 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel. ». Ce rapport résulte de l’exploitation faite par la fondation d’une enquête menée par l’Insee en 2013.
« 3,8 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel. »
Il est possible de distinguer, toujours selon ce rapport, différents types d’éléments favorisant l’entrée et la persistance du mal-logement.
Concernant la population sans domicile fixe, la fondation Abbé Pierre fait état d’une augmentation d’environ 50% entre 2001 et 2012 du nombre de personne ne disposant pas d’un domicile. Ne pouvant proposer une étude complète due à la spécificité de la situation de ces personnes en grandes précarité, ce pourcentage ne reflète en rien l’entière réalité qui se veut fondamentalement plus importante.
Le mal-logement se montre comme un élément critique pour cette population, comme l’expose le collectif Morts dans la Rue, de nombreux sans domicile fixe meurent chaque année faute d’une « possibilité » de logement.
Au regard de la situation du logement, le nombre de décès se montre extrêmement alarmant. La France, par des engagements politiciens (aujourd’hui abandonnés) ainsi que par la composition structurelle de l’habitat privé dispose des structures et moyens nécessaires à l’accueil des mal-logés. Comment peut-on expliquer les causes de cette incapacité à pourvoir un logement décent à toute la population ?
Les causes d’un échec dans la lutte contre le mal-logement
La volonté du gouvernement de François Hollande de lutter contre la mal-logement a permis la mise en place d’un encadrement des loyers (appliqué dans les villes aux loyers très élevés) limitant la hausse excessive des loyers. Néanmoins, la politique de financement des logements sociaux n’a pas remplis ses objectifs.
Le chiffre avancé de 150 000 nouveaux logements sociaux par an n’a pas été atteint. Pour l’année 2015, seuls 109 000 logements ont été construits. Autant dire que, malgré une tentative louable, ne permet pas de lutter contre le mal-logement qui touche 3,8 millions de personne.
Un deuxième enjeu rentre en compte dans la lutte contre le mal-logement. La question des logements vacants se présente ici comme extrêmement préoccupante. Il faut savoir que ce « type » de logement représente selon l’Insee 2,9 millions de logements en 2015. Ceux-là ne sont pas ou peu occupés par les leurs propriétaires.
Cette situation provoque inévitablement une pénurie de logement pour le parc locatif et influent directement sur la hausse des loyers.
Le mal-logement se présente comme un fléau grandissant dans notre société. De nombreuses personnes subissent cette situation sans autres échappatoires que celles d’espérer un éventuel soutien ou prise en charge associatif. Plusieurs facteurs viennent limiter la possibilité de lutte contre cette condition inhumaine. Cependant, il semble juste de s’interroger sur la question du logement vacant. Est-il possible que l’État laisse de nombreuses personnes vivre dans des conditions indignes alors que de nombreux logement ne sont aujourd’hui pas utilisés ?