Les parlementaires français (sénateurs et députés) représentent « l’élite » politique de la Nation. Régulièrement dénoncés pour leurs – nombreuses – absences aux séances parlementaires, ils touchent un traitement (rémunération) au titre de leurs statuts de fonctionnaire. Exerçant la majeure partie du pouvoir législatif en France, cette fonction leur permet en outre de prétendre à différentes « indemnités parlementaires ».
Censé garantir le bon fonctionnement de l’État, il est intéressant d’observer le montant dont disposent les sénateurs et députés pour l’exercice de leurs fonctions et ce, dans le but de comprendre si la rémunération des parlementaires se voit justifiée.
Le sénateur : un haut-fonctionnaire qui pèse 11459,12€ !
Souvent mentionnés pour leur inutilité dans le système politique français, les sénateurs ne se contentent pas d’user les bancs du Palais du Luxembourg. Ainsi, au 1er juillet 2016, le montant brut mensuel de l’indemnité parlementaire des 348 sénateurs représente : 7142,75 € brut (soit : 5385,67€ net). Pour comprendre cette – coquette – sommes, regardons un peu ce tableau :
Indemnité parlementaire de base | 5547,77€ brut |
Indemnité de résidence | 166,43€ brut |
Indemnité de fonction | 1428,55€ brut |
Total | 7099,89€ brut |
Effectivement, on comprend mieux pourquoi le mandat de sénateur est avidement recherché par tous les politiques en déshérence. Sachez cependant que en plus de ce « traitement » vient s’ajouter quelques petits bonus pour ces hauts-fonctionnaires. Ainsi, les sénateurs disposent d’une « indemnité Représentative de Frais de Mandat » destinée aux frais de fonctionnement pour le parlementaire. Celle-ci s’élève à 6073,45 € (net), son utilisation ne nécessite aucune justification et n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu.
La tirelire augmente, je résume : 5385,67€ (net) + 6073,45€ (net) = 11459,12€ (net) mensuel !
Relativement sympathique, il faut savoir que ce « revenu » parlementaire s’accompagne de divers avantages en nature :
- L’Accès gratuit au réseau SNCF (première classe)
- Gratuité des taxis parisiens
- Octroi d’un bureau individuel
- Prise en charge des moyens de communications
Mais alors, avec tous ces avantages et traitements, comment les sénateurs peuvent-ils expliquer leurs faibles assiduités au Palais du Luxembourg ? Je vous propose de regarder ce petit graphisme produit par l’Obs en 2015 pour comprendre ce que représente l’absentéisme des sénateurs à cette période.
Terrifiant n’est-ce pas ? Aller, rassure vous, depuis 2015 les sénateurs voient – légèrement – baisser leurs indemnité en fonction en de leurs taux d’absentéisme ! Ce n’était pas le cas avant cette réforme…
Le député : 12947,75€ pour jouer à Candy Crush ?
Le député est lui aussi un haut-fonctionnaire de l’État français. À la différence des sénateurs, qui ne sont pas élus directement par suffrage universel, celui-ci a pour mission de représenter à l’Assemblé Nationale sa circonscription et de voter – réellement – les lois. Pour remplir cette fonction, le député reçoit lui aussi une indemnité. Ainsi, au 1er juillet 2016, celle-ci se compose de :
Indemnité de base | 5547,77€ brut |
Indemnité de résidence | 166,43€ brut |
Indemnité de fonction | 1428,55€ brut |
Total | 7142,75€ brut |
Comme son homologue, le député se voit donc gratifié d’une coquette sommes de « subsistance ». Prônant à tout va une notion d’égalité de traitement (pour eux, qu’on se le dise), il est à noter que vient s’ajouter à cette indemnité un petit bonus, appelé « indemnité représentative de frais de mandat », de 5805€ brut liée aux diverses dépenses effectuées lors de leurs mandats. Comme pour le sénateur, cette sommes n’a pas besoin d’être justifiée et n’est pas imposable. Vous en conviendrez, le député ne meurt pas de faim lui aussi !
Rapide calcule pour vous épargner cette peine : 7142,75€ (brut) + 5805€ (brut) = 12947,75€ brut mensuel !
Le député, parlementaire avant tout, dispose lui aussi de différents avantages en nature. Petit copier/coller de notre partie sur les sénateurs car cela ne mérite pas que je m’abime l’indexe :
- L’Accès gratuit au réseau SNCF (première classe)
- Gratuité des taxis parisiens
- Octroi d’un bureau individuel
- Prise en charge des moyens de communications
Si je comprends biens, les députés semblent être relativement bien nourris au sein de l’Assemblée Nationale ? Mais alors, pourquoi refusent-ils corps et âme de venir exercer leurs fonctions dans ce beau bâtiment ?
sur les 577 parlementaires de l’Assemblée National, on a dénombré 76% de député absent lors de ce vote.
Prenons l’exemple du vote du lundi 8 février venant inscrire l’état d’urgence dans la constitution. Mesure très controversée, il est à penser que nos députés seront prêts à monter aux créneaux pour défendre leurs opinions ? Quelle erreur, sur les 577 parlementaires de l’Assemblée National, on a dénombré 76% de député absent lors de ce vote. Cela représente 441 « élus » qui, le 8 février avaient piscine ou yoga.
Bon, ne nous énervons pas voulez-vous ? L’absentéisme est un grand mot, les députés ne sont quand même pas tous des fumistes ?
Effectivement, nous pouvons comprendre que le mandat de député, au-delà de favoriser le débat politique, vient vivier l’esprit par une pratique intellectuelle tactile de l’informatique.
Mais pourquoi nous parler de ça ?
Aller, concluons cet article bien trop long. Vous l’aurez sûrement compris, les parlementaires jouissent d’une rétribution « globale » (pour l’appeler comme ça) relativement confortable. Loin de moi l’idée de vouloir la supprimer ou la diminuer ; je pense que celle-ci peut par moment (quoi que ?) être utile à autres chose que de financer d’obscures collaborateurs et autres établissements associatifs gérés par les copains. Pourtant, les abus sont présents et légions, peut-être faut-il alors réclamer une transparence absolue quant à l’utilisation faite par les parlementaires de cet argent public ?
Sources :