Initialement, comme tout le monde, le doux patronyme de Jean-Marie Le Guen ne m’évoquait qu’un vague hybride entre Jean-Yve Le Drian et Michel Sapin.
Oui, je me confesse, au même titre que certains prétendent que « tous les africains/asiatiques (rayez la mention inutile) se ressembleraient », j’ai une grosse tendance à confondre les nombreux chauves du PS.
Que Monsieur Le Guen se rassure, en ce qui le concerne, ce ne sera plus jamais le cas !
L’homme qui débâtait après les résultats de vote
Mardi 31 janvier 2017 – Un Jean-Marie Le Guen, visiblement sur la défensive, presque bafouillant, répond aux journalistes de « 8h30 Apathie ».
Le plus sidérant de cette interview, que vous pouvez entendre ici, commence lorsque le journaliste évoque le fait que, lors de la primaire, Benoît Hamon « […] a gagné, largement ». Le Guen répond :
« Oui bien sûr. Largement dans une primaire qui a été ce qu’elle a été… c’est-à-dire où il y a eu on le sait une partie – trop importante à mon avis – d’électeurs socialistes traditionnels qui ne sont pas venus… »
Mmmh… Cette manière de délégitimer un vote ne me dit rien qui vaille… Si les « électeurs valables » selon Le Guen ne se sont pas déplacés, c’est plutôt au discrédit dudit Le Guen que de quiconque d’autre…
Quelques secondes après, il précise suite à la question de la journaliste sur son intention de « rassembler la famille » :
« Si, mais après on va débattre, la famille vous savez elle est : ou élargie ou très rétrécie, bien. Moi je suis, j’ai toujours été, ça a la base de mon engagement, pour une famille élargie de la gauche mais avec des frontières évidemment. Moi je n’ai jamais considéré par exemple que je devais me rallier au parti communiste. »
Ah, comment ça « après il va débattre » ? Quand je pense que tout le monde croyait naïvement que les débats étaient AVANT la primaire… Heureusement que monsieur Le Guen est là pour nous détromper !
Puis Jean-Marie (le bien nommé) confirme, en répondant à la question sur sa non-certitude sur le moment de voter pour Benoît Hamon :
« Oui mais bien évidemment, je l’ai dit je le redis : bien sûr qu’il y a aujourd’hui un vrai débat qui n’est pas terminé, qui n’a pas été clos par la primaire »
Que cet homme, selon ses propres dires beaucoup moins prompt au rassemblement à sa gauche qu’à sa droite (jusqu’où d’ailleurs ? Les radicaux ? Le centre ? Fillon peut-être ?), ne souhaite pas s’investir dans la campagne d’un Hamon dont il récuse le programme, on peut l’entendre. C’est même compréhensible.
Mais qu’entend-t-il par son appel à « un vrai débat » ?
On repense irrépressiblement au referendum de 2005 sur la « constitution européenne » où, après que les électeurs aient refusé ce texte, son clone – le traité de Lisbonne –, avait été tout de même ratifié en douce par le très honorable N. Sarkozy.
[NDLR : Le Guen était favorable à cette constitution… Contrairement au girouettant Sarkozy, Le Guen a finalement un mérite, la constance dans ces positions, comme Christine Boutin par exemple =P ]
Donc pour faire court « ces bœufs de français ont voté, grand bien leur fasse, maintenant c’est aux grandes personnes de trancher ».
Je ne doute pas que les bœufs apprécieront.
Les grands aïeux et modèle de Le Guen
Je me permets d’attirer votre auguste attention, divin lecteur, sur un point crucial :
Si Monsieur Le Guen se dit militant au parti socialiste, ce n’est ni dans la continuité de l’action de Jaurès (SFIO, ancêtre officiel du PS), ni celle de Léon Blum et de son front populaire, et encore moins dans celle du résistant Pierre Brossolette.
De toute façon il doit en penser le plus grand mal, de ces « odieux gauchistes »…
Vu sa propension à balayer d’un revers de main les votes qui ne lui conviennent pas, sa filiation est plutôt à chercher du côté d’hommes, ayant certes marqué l’histoire, mais d’une manière plus folklorique pour ne pas dire dramatique. Citons pêle-mêle ces individus délicieux :
- Kim-Jung Il
- Ali Khamenei
- Augusto Pinochet
- Jean-Claude Duvalier (Baby Doc)
- Nicolae Ceausescu
- Teodoro Obiang Nguema