Marine Le Pen détail dans un journal d’extrême-droite catholique une mesure qu’elle souhaiterait mettre en place si elle était élue à la présidence française.
Interviewée dans le quotidien national-catholique Présent, Marine Le Pen proclame son aversion à l’égard des groupes antifasciste. Supposant de son éventuelle victoire à la présidentielle, elle définit ces groupes comme étant des « milices » d’extrême-gauche et déclare vouloir les dissoudre sous prétexte qu’elles soient contraires à la loi.
« Je vais les dissoudre parce que la loi exige qu’elles soient dissoutes », Marine Le Pen
Poursuivant sa diatribe, Marine Le Pen affirme que ces groupes seraient, évidemment, une branche satellite du gouvernement pour initier la violence dans les mouvements populaire et ainsi discréditer les revendications sous-jacentes
« Là on sait très bien à qui on a affaire. À des milices d’extrême gauche, utilisées par le gouvernement et utilisées notamment pendant la loi El Khomri pour discréditer le mouvement populaire de rejet de cette loi », Marine Le Pen
Habitué à la récurrence de l’utilisation de la théorie du complot par le Front national, nous ne relèverons pas l’idée d’une pseudo utilisation de ces groupes par le gouvernement, c’est inutile. Cependant, cette volonté farouche, portée par Marine Le Pen, à réclamer une dissolution sans concession des groupes antifasciste pose certaines questions.
Marine Le Pen : une analogie avec le Parti national-socialiste des travailleurs allemands ?
Cette analogie, bien que légitime, peut paraître absurde pour certain. Néanmoins, quand des actions politiques resurgissent du passé, il devient nécessaire – voir obligatoire – de nous les rappeler !
Marine Le Pen proclame, si elle est élue, dissoudre les groupes antifasciste de France. Cette action, arbitraire au demeurant, nous renvoie évidemment à des évènements historiques dramatiques. Rappelez-vous : 1933, Hitler est nommé chancelier de la République de Weimar. Une de ses premières actions consiste à éliminer toutes oppositions politiques. De fait, la même année, le SPD (socialiste allemand) et le KPD (communistes allemand) voient leurs membres réprimés, déportés et assassinés par le gouvernement nazi.
Comprenez que cette analogie ne se fait pas dans la « violence » des répressions mais plutôt dans l’idée de la destruction d’une opposition politique. Ainsi, rappelons que les socialistes et communistes des années 30 étaient profondément antifascistes. C’est d’ailleurs une composante forte de la constitution du Front populaire en France. Concernant Marine Le Pen, voyez dans sa volonté de dissolution des groupes antifasciste le souhait de réduire l’impact – historique – des opposants à son idéologique d’extrême-droite nationaliste.
Groupuscules néo-nazis et Front national ; quid de Marine Le Pen ?
S’appropriant une légitimité – jusqu’ici – infondée, Marine Le Pen se fait la porte-parole des français et déclare pendant son interview que « Les Français doivent avoir peur du chaos, de la chienlit, de l’aggravation de l’insécurité ». Entendez évidemment que cette « peur » serait exacerbée par les groupes antifascistes.
« Les Français doivent avoir peur du chaos, de la chienlit, de l’aggravation de l’insécurité », Marine Le Pen
Le mouvement antifasciste serait, pour Marine Le Pen, un levier des violences urbaines. Toujours selon cette dernière, chaque manifestation/actions des antifasciste donneraient lieues à des dégradations de mobiliers urbain et autres biens privés. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cette idée que Marine Le Pen déclare vouloir une dissolution des groupes antifascistes. Mais alors, si la violence est au cœur de cette démarche, qu’en est-il des groupuscules néo-nazis ?
Nous pouvons faire une rapide opposition des groupes antifascistes et des groupuscules néo-nazis. Les premiers sont accusés de « dégradations » par Marine Le Pen et consort. Concernant les groupuscules néo-nazis, c’est un schéma bien différent qui s’offre à nous. Les accusations – et condamnations ! – à l’encontre de ces personnes, qui se revendiquent et appartiennent à ces groupuscules, sont bien plus grave. Ainsi, nous parlons pour ces néo-nazis de meurtre et d’assassinat, nous voilà donc bien loin des simples « dégradations » commissent par les groupes antifasciste.
Retour sur les meurtres des groupuscules néo-nazis |
Peut-on assimiler Marine Le Pen à ces groupuscules néo-nazis ?
De nombreuses voix pointent certains groupuscules comme étant une émanation, souvent clandestine, du Front national. Nous ne rentrerons pas dans le débat de savoir quel groupe à prêter allégeance ou non au Front national mais, nous nous contenterons d’observer les – trop nombreuses – photos des cadres frontiste en compagnie de membres de ces groupuscules.
A partir de celles-ci, il devient légitime d’assimiler le Front national aux groupuscules d’extrême-droite. En s’affichant en compagnie des membres de ces groupes, Les cadres frontistes cautionnent les actes perpétrés par ces personnes ; ils s’inscrivent directement dans leurs actions.
Interdire les mouvements antifascistes, sous prétexte de la crainte d’une destruction de bien matériel, peut paraître anecdotique quand on ne condamne pas les membres de groupuscules néo-nazis coupables de meurtre.
Disloquer les groupes antifascistes : Marine Le Pen muselle l’opposition
L’objectif – historique – de ces mouvements antifasciste est, comme son nom l’indique, est de combattre toutes les formes de fascisme. En proclamant une volonté de destruction des groupes antifasciste, Marine Le Pen souhaite faire taire toutes oppositions à son idéologie d’extrême-droite.
Les mouvements antifascistes tirent leurs légitimités de la rue, les interdire, s’est laisser la place aux groupuscules néo-nazis. Ainsi, Marine Le Pen chercherait-elle, par cette mesure, à libérer l’espace pour une avant-garde clandestine transpirant une haine surgie d’un autre temps ?